L’alimentation végétale connaît un grand succès auprès des consommateurs qui s’orientent vers des régimes alimentaires spécifiques. Végétarisme, flexitarisme, voire même véganisme. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène : épuisement des ressources, bien-être animal, préoccupations environnementales, scandales alimentaires ou encore santé. A l’approche du salon Natexpo (le salon international des produits biologiques) qui démarre ce dimanche 20 octobre, l’équipe Culture Nutrition vous propose une revue des actualités et des innovations dans ce domaine ↓.
Le marché des protéines végétales continue sa croissance
Même si les protéines animales dominent toujours le marché global des protéines, les matières protéiques végétales n’ont pas dit leur dernier mot. Estimé à 11 Mds € en 2020, ce marché pourra connaître une croissance de 5,5 % d’ici 20201 avec de nombreux acteurs sur la toile. Certains « viandards » se mettent au vert (Herta, Fleury Michon…), voire arrêtent leur activité viande pour s’orienter entièrement vers le végétal comme Vivera qui a vendu sa filiale de viandes surgelées Enko, au néerlandais Van Loon.
Un large éventail de sources de protéines s’offre aux acteurs du végétal
Les protéines végétales démocratisées
Les acteurs du végétal utilisent des protéines végétales, plus ou moins innovantes, comme ingrédients dans leurs diverses applications. Les protéines végétales « classiques » restent les plus communément choisies : soja, blé, lupin, pois… La protéine de soja constitue les 2/3 des substituts de viande existants à l’échelle mondiale et la protéine de pois se démocratise de plus en plus. De nouvelles sources de protéines végétales font leur apparition, comme les superplantes que sont la moringa et le chanvre.
Les nouvelles protéines végétales
En parallèle, des protéines « inhabituelles » font parler d’elles. Les insectes comestibles apparaissent petit à petit dans nos assiettes en entier ou sous forme de farines : un marché d’avenir qui croît de 5 % chaque année depuis 20152. Par ailleurs, les microalgues telles que la chlorelle et la spiruline présentent des atouts nutritionnels majeurs et se retrouvent dans des boissons fonctionnelles ou bien des crèmes glacées pour améliorer leur profil nutritionnel. Enfin, les superchampignons comme le reishi, le shiitaké ou le maïtaké séduisent les acteurs pour leurs mycoprotéines de qualité. On les retrouve en tant qu’ingrédient dans certains substituts de viande comme Quorn au Royaume-Uni.
L’alimentation végétale vectrice de nombreuses innovations
Nutrition spécialisée, Babyfood… : tout le monde s’y met
Face à l’engouement pour le végétal, les acteurs cherchent à innover dans de nombreux secteurs. Food, nutrition sportive, alimentation infantile, nutrition clinique…
Les protéines végétales s’invitent dans notre alimentation courante : plats préparés, produits de panification, snacks, céréales… mais aussi dans la nutrition spécialisée. Elles se mettent au service des performances sportives dans des barres hyperprotéinées, des boissons, des compléments alimentaires… pour répondre au besoin de naturalité chez le sportif. Le babyfood n’est pas épargné, à l’instar de Sprout (USA). Il s’agit de la première marque à avoir lancé une gamme complète à base de protéines végétales issues de pois chiches, lentilles et haricots. Toutefois, l’utilisation de ces protéines semble plus timide en nutrition clinique. Roquette a développé l’ingrédient Nutralys® à base de protéine de pois avec un large éventail d’applications possibles (prêt à boire, barres…) dédiées aux seniors.
Les substituts de viande, produits laitiers et poisson : ambassadeurs du végétal
Avec de réels défis technologiques (goût, odeur, texture, aspect), elles s’intègrent aussi dans des :
- Substituts de viande : Impossible Foods et Beyond Meat sont deux acteurs américains de la 3ème génération, qui ont levé des fonds en mai 2019 et qui collaborent avec des enseignes de fast foods, Burger King et KFC respectivement.
- Substituts de produits laitiers : boissons végétales, « yaourts » végétaux, « faux-mages » … tels que Happy Cheeze (Allemagne) à base de noix de cajou fermentées
- Substituts de poisson : Ahimi de Ocean Hugger Foods (US) propose un « thon » fabriqué à partir de tomate.
Certains acteurs cherchent à proposer des « hybrides ». Ce sont des produits mélangeant les protéines animales et végétales, à l’instar de Bel et son « Délice de Lait » de La Vache qui rit®, moitié lait et moitié pois.
Certaines barrières restent à lever. En effet, pour assurer un avenir prometteur au marché des alternatives végétales, il faut travailler sur : la naturalité et le clean label, le prix, l’impact environnemental (eau, nourriture, CO2), la réglementation limitante, le blocage mental…
Pour en apprendre davantage sur l’alimentation végétale et ses innovations, consultez notre article Regard d’expert et écoutez notre audio-guide pour découvrir le salon Natexpo !
https://www.nutrikeo.com/2019/10/17/natexpo-2019-audio-guide-vegetale/
- Xerfi, 2018 – 2. Global market insights, Edible Insects Market Size, 2016