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Le quick commerce en France, vers une dégringolade sans retour ?

Arrivées de manière tonitruante pendant la crise sanitaire il y a quelques années, les startups du concept récent de quick commerce ont presque toutes périclité en France. Le concept ne fonctionne pas dans le pays mais pour quelles raisons ? L’avenir du quick commerce est-il déjà tout tracé dans l’hexagone ?

Une arrivée remarquée du quick commerce pendant la crise sanitaire

Le quick commerce, une promesse de livraisons de courses ultra rapides

Le quick commerce a fait son apparition en 2020 en France, en pleine crise sanitaire. La promesse des acteurs de ce marché est de proposer une livraison ultra rapide de produits de grande distribution. La relation même entre les consommateurs et les achats alimentaires est bousculée : les commandes se font sur un smartphone, les espaces de stockages appelés dark stores remplacent les magasins physiques et tout est livré par des livreurs salariés, souvent à vélo.

Des acteurs arrivés par dizaine accompagnés de levées de fonds impressionnantes

Gorillas, Getir, Flink, Cajoo, autant de noms de startups qui ont fleuri en quelques mois seulement. Leur arrivée n’est pas passée inaperçue notamment en raison des levées de fonds impressionnantes qu’elles ont réalisées. Plus de 800 millions d’euros pour Gorillas, 600 millions pour Flink, des chiffres qui peuvent donner le tournis mais qui révélaient en 2021 et 2022 l’engouement pour ce nouveau type de commerce.

Le marché du quick commerce s’est construit très rapidement et s’est restructurée tout aussi vite avec de multiples rachats. L’allemand Gorillas a racheté Frichti en 2022 avant d’être lui-même racheté par le turc Getir la même année. Flink, quant à lui, a racheté Cajoo également en 2022.

En 2022, nous nous interrogions déjà sur le positionnement du quick commerce en tant que futur de la distribution mais il semblerait, finalement, que le modèle ne soit pas viable. En tout cas en France.

Le château de cartes s’écroule pour le quick commerce sur fond de nouvelles réglementations et d’inflation

Le statut des salariés pèse sur le modèle économique du quick commerce

Alors que les plates-formes de livraisons de repas rémunèrent leurs livreurs à la course, les startups du quick commerce ont embauché des salariés avec des horaires fixes. Ce modèle d’emploi en CDD ou CDI répond à la législation sociale en vigueur. Le problème, c’est que le pic d’activité des entreprises de quick commerce est limité à la tranche 18-22 h. Les salariés sont, donc, bien souvent payés à attendre et cela n’est pas rentable.

Ajoutée à ces pertes dues aux activités salariales, l’inflation a, également, frappé de plein fouet les étoiles montantes du quick commerce. Les prix des denrées ont augmenté, mais ces entreprises souhaitaient vendre au même prix que les grandes surfaces alors que leurs coûts de base étaient bien plus élevés. En effet, les dark stores en centre-ville ont un coût important dû aux loyers. Résultats ? Les entreprises du quick commerce se sont endettées à hauteur de plusieurs millions de dollars.

Une nouvelle réglementation sur les dark stores donne le coup de grâce

Pour ne rien arranger, les enseignes de quick commerce ne sont pas les bienvenues dans les villes. Ces dernières ne veulent pas devenir des « villes entrepôts » et les pouvoirs publics se sont emparés du sujet. Une nouvelle réglementation est, alors, rentrée en vigueur : les dark stores sont considérés comme des entrepôts et non plus comme des commerces. Les mairies peuvent, donc, plus facilement les réguler en modifiant leur PLU. Ecarter les dark stores des centres-villes n’est clairement pas à l’avantage des quick commerçants.

Ainsi, confrontés à un contexte difficile en France, presque toutes les startups de quick commerce ont cessé leurs activités dans le pays. Flink a laissé tomber la France laissant le monopole à Getir qui, lui-même, a été placé en redressement judiciaire. La liquidation de Gorillas a, également, été prononcé. Cette hécatombe est accompagnée de licenciements massifs : des milliers de livreurs se retrouvent sur le carreau.

Le quick commerce est-il vraiment mort ?

La fin du quick commerce en France semble être actée. Pourtant, le modèle fonctionne dans d’autres pays comme en Allemagne ou encore aux Pays-Bas. Il y a dans ces pays, comme en France, une demande d’achat imprévu de produits par les consommateurs mais le modèle est à repenser. Différentes pistes peuvent être explorées comme le fait d’utiliser les dark stores également comme commerces directs ou encore une hybridation avec des géants de la distribution.

Reste donc à voir si le quick commerce saura trouver un second souffle dans le pays en se réinventant.

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Un article rédigé avec Léo Landreau, assistant chef de projet. Merci à lui !


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