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fodmaps

Fodmapedia : le média référent des FODMAPs

Les FODMAPs (Fermentescible Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols), on en entend de plus en plus parler. En effet, la recherche avance, un nombre croissant de consommateurs s’intéressent aux bénéfices d’un régime les excluant, les industriels travaillent à adapter l’offre de produits… Pour faire le tour du sujet, nous sommes partis à la rencontre de Emmanuel Alquier, le fondateur de la plateforme Fodmapedia, le média grand public dédié aux fodmaps. Il a accepté de nous en dire plus sur ces glucides à chaînes courtes qui sont mis en cause dans le syndrome de l’intestin irritable.

Bonjour Emmanuel, vous êtes le créateur de Fodmapedia, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cet outil ? A qui est-il destiné ?

Fodmapedia s’adresse aux personnes atteintes du Syndrome de l’Intestin Irritable (SII), qui doivent suivre un régime faible en fodmaps.

5 % de la population est atteinte d’un SII, même si la très grande majorité est non diagnostiquée, le marché potentiel est ainsi considérable et mon intuition est qu’il dépassera dans quelques années le marché du sans gluten / sans lactose.

Ce régime a prouvé son efficacité scientifique avec 75 % des personnes le suivant qui peuvent retrouver une vie normale.

fodmapedia

Concrètement, Fodmapedia est un moteur de recherche d’aliments : tapez n’importe quel aliment et il vous indiquera s’il est compatible ou non avec ce régime (quantité maximale, par quoi le remplacer s’il est interdit…).

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser au sujet des Fodmaps ?

Je suis le 1er concerné : atteint d’un SII, j’ai dû suivre ce régime. L’efficacité de cette alimentation ne fait pas de doute sur moi mais ne nous le cachons pas, suivre ce régime relève parfois du parcours du combattant. Par Fodmapedia, je crée les contenus et outils que j’aurais voulu avoir, qui m’ont manqué.

À votre avis, quel niveau de notoriété du sujet des Fodmaps en France ? Comment voyez-vous cela évoluer ces dernières années et dans les années à venir ?

Je pense que nous n’en sommes qu’à 10-20 % de son potentiel, même si cette thématique a explosé ces dernières années.

Pour vous donner un ordre de grandeur, sur 13 000 diététiciennes en France, je pense qu’il n’y en avait pas 20 qui maîtrisaient ce régime il y a 2-3 ans et qu’il y en a peut-être une cinquantaine aujourd’hui.

La demande côté grand public est forte et vu le manque de professionnels formés, tous se retrouvent sur internet et les réseaux sociaux, où l’on y trouve de tout et rarement du fiable. Fodmapedia a un positionnement de vulgarisation. Tous nos contenus ne sont qu’une adaptation concrète des dernières données scientifiques à ce sujet, sur un sujet on ne peut plus concret : se nourrir, au quotidien.

carnet des tendances nutrikéo

Quelles sont les prochaines étapes pour développer votre activité Fodmapedia ?

Placer les professionnels de santé au cœur de la démarche

Développer un réseau de prescripteurs auprès de gastro-entérologues (qui diagnostiquent la maladie) et des diététiciennes (qui accompagnement les patients dans ce régime) est un travail de longue haleine qui doit continuer.

Proposer une base d’aliments la plus complète possible

Faire tester plus d’aliments pour connaître leur teneur en fodmaps et ainsi aiguiller des consommateurs est un projet qui me tient à cœur, je suis à la recherche de laboratoires pouvant réaliser cela (et ce n’est pas simple). 

Lorsque la teneur en fodmaps d’un aliment n’est pas connue, il est déconseillé de le manger. Ce qui rend la vie des patients plus compliquée et qui peut amener carences et troubles du comportement alimentaire si ce réflexe est généralisé.

Quelles opportunités voyez-vous dans ce secteur ?

Il y a beaucoup à faire et la France a énormément de retard sur les pays anglo-saxons :

  • des gammes de produits en supermarché faibles en fodmaps : il y a tout à faire, dans toutes les gammes de produits
  • des gammes de plats préparés adaptés, livrés chez les particuliers
  • une certification « faible en fodmaps » à l’image du label « sans gluten » 

Le mot de la fin ?

Les fodmaps, plus que le gluten, causeraient les troubles des personnes supportant mal le blé

C’est une avancée majeure de la nutrition, on est en train de trouver l’explication de pourquoi tant de gens à qui l’on ne détecte pas de maladie cœliaque (la « vraie » intolérance au gluten) constatent pour autant aller mieux lorsqu’ils évitent le gluten. Et cette explication change tout : car des produits sans gluten ne sont pas forcément sans fodmaps, et inversement. 

Beaucoup de ces personnes sont en fait des personnes atteintes d’un SII non-diagnostiquées, mais cette maladie est justement difficile à diagnostiquer, j’en dis plus ici.

Vers une évolution des marques dédiées à la santé digestive ?

Et pour l’industrie agroalimentaire, cela pourrait signifier la quasi-fin des produits et gammes sans gluten, qui ne s’adresseront plus qu’aux cœliaques. Pour moi, des entreprises comme Schär ou la gamme Gerblé « sans gluten sans lactose » vont évoluer à moyen terme vers les fodmaps.

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Crédits photos: #500141763 – ©juliamikhaylova – stock.adobe.com

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