Des pâtes plates qui forment des pâtes iconiques à la cuisson et permettent de réduire les emballages et donc leur empreinte carbone ? C’est le pari d’une équipe du Morphing Matter Lab de l’Université Carnegie Mellon (CMU) aux Etats-Unis.
Des pâtes, des pâtes, des pâtes…
Vous êtes plutôt penne rigatoni ? farfalle ? fusilli ? A l’université de Carnegie Mellon, on vous proposera des pâtes plates mais pas d’inquiétude : elles prennent vos formes préférées… à la cuisson ! Une équipe du Morphing Matter Lab a en effet trouvé le moyen de donner une forme à la pâte directement dans la casserole. Petit coup d’œil intrigué sur les pâtes de demain.
Des pâtes plates aux pâtes à forme.
Pour réussir l’exploit de donner une forme à des pâtes plates au moment de la cuisson, l’équipe du Morphing Matter Lab de la CMU a travaillé pendant trois ans en partenariat avec l’université de Syracuse et l’université de Zhejiang. Au total, ce sont près de 17 chercheurs spécialisés dans les domaines de la science des matériaux, l’ingénierie mécanique et la modélisation informatique qui ont travaillé sur ce projet.
La technique développée est strictement mécanique. En effet, l’équipe imprime de petites rainures dans la pâte crue et plate, composée comme les pâtes traditionnelles de farine et d’eau. La pâte acquiert alors sa forme grâce à un différentiel de temps de cuisson au niveau des rainures par rapport au reste de la pâte. En réfléchissant bien à l’emplacement de ces rainures, les chercheurs peuvent contrôler la forme que prend la pâte en cuisant, et créer toute sorte de motifs : tubes, spirales, torsades… Les pâtes, une fois leur forme acquise, ont le même aspect et le même goût que des pâtes traditionnelles.
L’équipe a publié ses résultats dans un article sous l’intitulé « Morphing pasta and beyond », dans le magazine Science Advances dont il a fait la une en mai 2021.
Le défi d’une alimentation durable
A l’heure où les emballages représentent 5 millions de tonnes1 de déchets par an en France, l’un des principaux enjeux de l’industrie agro-alimentaire est de réduire leur utilisation. Par la technique de formage des pâtes développée par le Morphing Lab de la MCU, les pâtes sont susceptibles d’être emballées à plat. Ce tournant est crucial car dans un simple paquet de macaroni, on considère que 60 % de l’espace est occupé par de l’air. Un emballage optimisé permet donc de réduire l’espace de stockage en réserve comme dans les camions de transport, et donc de diminuer l’empreinte carbone générale des paquets de pâtes.
Une technique qui ouvre des perspectives
Cette nouvelle technologie ouvre bien sûr des perspectives nouvelles en matière de design alimentaire et d’expérience culinaire, mais pas seulement. Les chercheurs envisagent déjà de l’utiliser pour les missions spatiales, où les questions de place de stockage sont importantes. Ils envisagent également d’étendre cette technique à d’autres matériaux. Par exemple, l’équipe du Morphing Matter Lab a montré que cette technique peut être utilisée sur des feuilles de silicone. Les chercheurs y voient un intérêt pour la robotique et les dispositifs biomédicaux.
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Un article rédigé avec Clémence Besombes, assistante chef de projet. Merci à elle !
Crédits photos : Morphing Matter Lab, 2021 – 1. ADEME – Chiffres-Clés des déchets – 2021