Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl : ces quatre médicaments ont pour promesse de freiner la maladie d’Alzheimer dans sa progression. Mais à la suite d’une évaluation de la HAS (Haute Autorité de Santé) qui juge le bénéfice-risque insuffisant, le Ministère de la Santé a acté leur déremboursement à compter d’aujourd’hui.

Alzheimer, ou la 1ère cause de démence en France

Près de 900 000 personnes en sont atteintes et ce chiffre augmente chaque année. En 2020, on estime qu’il devrait atteindre les 1,3 millions de personnes.  L’arrêt du remboursement des seuls médicaments existant a donc suscité de nombreuses inquiétudes. Pourtant, les scientifiques ont fait savoir que d’autres méthodes efficaces et sans effets secondaires existent. Partons à la découverte de ces méthodes plus douces qui prônent une reconquête de la mémoire.

Stimuler le cerveau pour maintenir les fonctions cognitives

Plusieurs programmes comme PAQUID ou l’Etude des 3 cités ont montré une évolution différente de cette pathologie selon les individus. En effet, plus les personnes atteintes sont stimulées intellectuellement et socialement, moins la maladie progresse rapidement.

Stimuler le cerveau est donc essentiel pour préserver ce que l’on appelle la réserve cognitive. Une prise en charge globale est donc de plus en plus préconisée pour les malades. Orthophonie, ergothérapie, psychomotricité… Ces séances, qui peuvent être remboursées, ont toutes pour but de maintenir les fonctions cognitives et l’autonomie des patients le plus longtemps possible par une stimulation régulière du cerveau.

Et ces thérapies douces se développent ! En effet, progressivement, les accompagnements personnalisés et spécialisés se mettent en place avec par exemple des séances de musicothérapie ou d’art-thérapie.

En revanche, peu d’études scientifiques ont réellement pu quantifier les bénéfices de ces thérapies individuelles, même si les résultats semblent plutôt encourageants.

ReCODE : l’arrivée d’un protocole miracle ?

Depuis quelques années, certains protocoles confirment le rôle qu’ont la nutrition et l’alimentation dans la prise en charge des maladies neurodégénératives. Nous vous avions parlé il y a quelques temps d’une supplémentation en probiotiques et de son impact sur l’amélioration des fonctions cognitives. Depuis, la recherche scientifique va plus loin. Ainsi, le Dr Dale Bredesen (neurologue américain qui travaille depuis 30 ans sur le sujet) va au-delà de la simple consommation de probiotiques. Il prône un changement radical de régime alimentaire : c’est le programme ReCODE.

En quoi consiste-t-il ?

• 150 facteurs étudiés (résistance à l’insuline, exposition aux toxines, bilan sanguin…) afin d’évaluer de façon plus précise les causes de la maladie
• Un traitement personnalisé qui est basé sur les facteurs précédents

Quelles recommandations nutritionnelles globales ?

• Une alimentation basée principalement sur les végétaux
• Qui limite au maximum les aliments transformés et OGM, tout en favorisant le Bio
• Et en adoptant un régime cétoflex : au moins 12 h sans manger entre la fin du dîner et le petit-déjeuner du lendemain matin et au moins 3 h entre la fin du dîner et le coucher.

L’objectif du régime est d’être pauvre en glucides et de provoquer une légère cétose.

Et les résultats sont là ! Sur les 2 000 personnes qui suivent ce protocole depuis 6 ans :

• 100 % des patients au stade précoce de la maladie ont retrouvé totalement leur état initial.
• Pour les patients en stade avancé de la maladie, plus de la moitié ont vu un inversement de leurs symptômes.

Ce protocole n’est pas encore proposé en France mais ces résultats signent un nouvel espoir pour les personnes atteintes d’Alzheimer. En effet, pour la première fois, on évoque la possibilité de guérir, et non de ralentir la progression de la maladie, comme peut le claimer la boisson Souvenaid de Nutricia. Une avancée scientifique qui se révèle donc très encourageante.