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« Manger mieux » : entre constats et propositions, où en sommes-nous ?

Publication du 16e Observatoire des prix de grande consommation par Familles Rurales, annonce du Plan d’aide alimentaire par le gouvernement : manger mieux est au coeur des constats et des propositions. L’association plaide en faveur d’un vrai plan pour « manger mieux », porté par les pouvoirs publics, les industriels et les distributeurs. Des réponses sont d’ores et déjà apportées face à l’urgence, mais qu’en est-il sur le fond et sur le front de l’éducation nutritionnelle ?

Pour manger mieux, manger sain coûte moins cher :

C’est le 16e Observatoire des prix de grande consommation publié par Familles Rurales . L’association, reconnue d’utilité publique, est le premier mouvement familial associatif de France oeuvrant pour les familles des milieux ruraux et périurbains, et revendique 121 000 familles adhérentes.
Manger sain coûte moins cher : c’est un enseignement fondamental de cet Observatoire qui démontre que l’inflation est moins élevée sur les paniers composés de produits sains.

Les chiffres clés :

  • + 12 % d’inflation annuelle sur les produits alimentaires selon l’INSEE, qui tombe à « seulement » + 8,3 % lorsqu’on privilégie les produits sains pour notre sante,
  • + 3,8 % pour les légumineuses « injustement boudées par les consommateurs

‌Des chiffres complétés par le calcul du prix mensuel moyen d’un panier type qualifié de « varié » pour une famille de 4 personnes : 734 € pour un panier « premiers prix », 814 € pour un panier « marques nationales » et 1 179 € pour un panier composé de produits Bio.
Un prix moyen qui passe à 477 € quand il est composé de moins de produits variés mais qui respecte les préconisations du Programme Nationale de Nutrition Santé (PPNS) et la saisonnalité des produits.

Comment réellement « manger mieux » ?

Comme premier levier d’action pour aller dans le sens du « manger mieux », Familles Rurales a proposé la création d’une allocation mensuelle de 65 € pour les ménages modestes . Une proposition qui n’a pas été retenue par le gouvernement français, qui a présenté le 28 février un plan d’aide alimentaire via un fonds d’aide de 60 millions d’euros.
Ce fonds, pluriannuel et dont 2023 est « l’année d’amorçage », va notamment être dédié à la transformation des produits frais récupérés auprès des agriculteurs ou des invendus de la grande distribution, transformation réalisée dans des ateliers pour fabriquer des produits plus simples à stocker, comme les conserves, les confitures ou les plats préparés. Un plan global résumé dans l’infographie ci-dessous :

manger mieux

L’éducation nutritionnelle est aussi la base du « manger mieux »

Impliquer davantage les professionnels de santé pour accompagner les parents dans leur rôle éducatif est aussi une demande de Familles Rurales et ce tout particulièrement après la phase de diversification alimentaire. L’association a en effet constaté qu’à l’issue de cette phase d’éducation dans la petite enfance – jusqu’aux 3 ans de l’enfant – les bonnes habitudes prises se perdent. Ceci s’explique par le fait qu’on considère que l’enfant mange désormais « de tout », et peut donc potentiellement « tout » manger.


Un constat qui prouve plus que jamais l’importance fondamentale de l’éducation nutritionnelle, à tous les âges de la vie. La preuve est, donc, apportée par le porte-monnaie (manger sain coûte moins cher), mais manifestement pas de manière assez forte ou précise sous l’angle de l’anticipation sanitaire et du « manger sain participe au fait d’être et de rester en bonne santé. »

Le cas de la publicité à destination des enfants

En complément des conclusions de l’Observatoire, Familles Rurales a adressé une lettre ouverte au ministre de la santé et de la prévention, demandant notamment l’interdiction des publicités à destination des enfants faisant la promotion des produits « trop » : trop gras, trop sucrés, trop salés.
Un angle pour interpeller, également, les distributeurs afin qu’ils s’engagent dans la transition alimentaire et investissent dans la prévention, par une meilleure transparence quant à la constitution des prix mais aussi la réduction des emballages, écologiquement surréalistes et coûteux pour les consommateurs.

Pendant ce temps-là, la fréquentation de l’aide alimentaire augmente

Si manger mieux est bien au coeur des préoccupations, « manger » tout court est la donnée qui surplombe cette question incontournable. La dernière étude du CSA pour les banques alimentaires dresse un constat sombre : en 10 ans, le nombre de personnes ayant recours à l’aide alimentaire en France a triplé. En 2022, elles étaient 2,4 millions. Une étude qui pointe aussi la nouvelle diversité des personnes concernées, dont 17 % ont un emploi. Dans ce pourcentage, 60 % sont en CDI et 66 % à temps partiel.
Pour les personnes ayant recours à l’aide alimentaire, l’alimentation est devenue le deuxième poste de dépenses. Ce à quoi l’Observatoire apporte des réponses concrètes avec la preuve que manger sain coûte moins cher.

Lueur d’espoir ou vent de bon sens ? Ce sont les semaines et mois à venir qui donneront la couleur…

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‌Crédits photos: #138994417– ©hacohob – stock.adobe.com | site du Ministère des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées

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