Les enjeux d’une alimentation durable : le comité du Think Tank Food&Planet travaille sur des propositions concrètes.

Plus de sobriété, de transmission, de santé… Les enjeux d’une alimentation durable sont colossaux. Le comité scientifique du Think Tank Food&Planet travaille depuis 1 an sur des propositions concrètes. L’objectif est de fédérer les acteurs du secteur et les institutions. Si la durabilité revêt de nombreux aspects, c’est bien sûr l’empreinte carbone de l’acte de manger qui vient tout de suite à l’esprit. Cela reste le 2e contributeur à l’empreinte carbone des Français*. Pour autant, les façons de transformer notre alimentation sont aussi nombreuses que variées…

Alimentation durable & éducation

Du côté de l’éducation scolaire

Soyons francs : on n’a probablement pas encore trouvé la formule magique qui permette une juste transmission des bonnes pratiques alimentaires auprès des jeunes. Ni une forme d’équité qui aiderait à lutter contre la précarité alimentaire. Les questions liées à l’éducation ont donc pris une place majeure dans les discussions du comité. Pour exemple :

Renforcer et actualiser les programmes scolaires, à partir de l’école primaire. Sur l’agriculture, la production alimentaire, la nutrition et la santé avec les dernières données scientifiques et environnementales.
Améliorer la dimension éducative et l’exemplarité de la cantine scolaire. Il s’agirait d’expliquer aux enfants ce qu’il y a dans leur assiette ; mais aussi d’encourager la diversité alimentaire en intégrant davantage de légumes secs et de protéines végétales ; promouvoir une alimentation « faite maison »…
Définir une politique interministérielle qui encourage la mise en place de cours de la part de diététiciens.nes dans les écoles.
Faire participer les associations de parents d’élèves aux organisations interministérielles au sujet de l’éducation, l’agriculture et la santé sur une période de test.

Par ailleurs, d’autres propositions vont également dans le sens d’une sensibilisation à la connaissance de la filière et des modes de production, comme des partenariats entre écoles et exploitations.

Comment intégrer l’enseignement supérieur et la recherche ?

C’est également un enjeu de taille. Il s’agit ici de penser l’éducation sous le spectre des données scientifiques les plus récentes. Mais aussi, à l’inverse, d’intégrer les étudiants à une politique de prévention accrue. Voici quelques propositions retenues :

Proposer des ateliers de cuisine pour les étudiants pour les sensibiliser aux produits sains, responsables et au bien manger.
Renforcer la prise en compte de l’agroécologie dans les formations agronomiques et environnementales.
Intégrer dans les programmes d’enseignement supérieur en agronomie des formations commerciales, marketing ou en communication. Le but : mieux saisir les attentes des consommateurs et mieux valoriser les productions agricoles.
Encourager l’innovation en faveur de l’agriculture durable avec des appels à projets dans l’enseignement supérieur.

Impliquer les Institutions en faveur d’une alimentation plus durable

Mobiliser l’Union Européenne et l’État

Pour un impact fort, il faut de toute évidence mobiliser les institutions françaises et européennes. C’est l’un des objectifs que s’est fixé le Think Tank Food & Planet. Parmi les propositions qui seront soumises :

Premièrement, revoir les conditions d’accès aux aides européennes en y intégrant davantage l’aide à l’innovation.
Encourager la mise en place d’un système de bonus/ malus pour soutenir une production responsable. Dans les faits, il s’agit d’appliquer une taxe d’importation moindre pour les modes de production respectueux de l’environnement. Et a contrario, une taxe d’importation plus importante pour les modes de productions pollueurs et abusant des ressources (déforestation).
Créer une Délégation interministérielle de l’éducation, l’alimentation, l’environnement et de la santé.
Adapter les recommandations nutritionnelles nationales : complémentarité céréales-légumineuses, valorisation des sources de protéines végétales et alternatives végétales, etc..
Faire une cartographie des labels existants et allouer un budget collectif venant des pouvoirs publics & organisations professionnelles pour sensibiliser le consommateur aux différents labels et scores.
Enfin, encourager les entreprises à faire remonter les informations afin de fournir toutes les datas au consommateur pour qu’il puisse faire ses choix.

Les recommandations du PNNS à jour

Travailler aux côtés des entreprises agroalimentaires

Bien sûr, les entreprises agroalimentaires justifient un grand nombre de propositions. Pour une action d’ampleur, nous nous devons d’agir auprès de ceux qui produisent beaucoup. Les méthodes de production étaient au cœur des débats. Et de nombreuses propositions concernent les emballages. Exemples :

Promouvoir des collaborations avec des experts en éco-conception, matériaux à faible impact, filières de recyclage pour identifier les emballages les plus faciles à remplacer.
Calculer systématiquement l’impact de l’emballage tout au long de son cycle de vie. Fournir aux applications consommateurs des informations sur le niveau de recyclabilité et son pourcentage de recyclage effectif.
Communiquer sur les labels de certification des emballages prenant en compte le taux de matière recyclée, la durabilité, la capacité de réemploi.
Viser à limiter l’emploi des suremballages en promouvant les initiatives existantes (ex: lots virtuels dans la grande distribution, etc…)
Favoriser le réemploi en proposant des bouteilles consignées, des produits pré-emballés, l’achat en vrac.

Les 2 vaches contre le gaspillage alimentaire

Et ce n’est pas tout !

De nombreuses autres propositions ont été retenues pour :

Impliquer les distributeurs
Contribuer à la lutte contre le gaspillage alimentaire
Faire participer le corps médical à cet effort collectif
Travailler avec la restauration collective
Favoriser les outils qui accélèreraient la transformation durable
Ou encore pour adapter les financements en les orientant vers plus de justice alimentaire.