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protéines extraites d'algues

Et si on démocratisait les protéines d’algue ?

Comparativement à d’autres secteurs, l’industrie des produits de la mer est un peu en retard concernant la valorisation de ses co-produits. On peut prendre l’exemple de la protéine de lactosérum auparavant un déchet de production de l’industrie laitière. Elle représente maintenant un ingrédient incontournable pour les boissons pour sportifs par exemple. A l’instar du projet Dynalgue, le potentiel des algues n’a pas encore été totalement exploité. Des innovations sont toujours possibles.

Quels intérêts dans la valorisation des co-produits de la mer ?

Et pourquoi on n’extrairait pas les protéines des algues ? Après tout, ces végétaux sont une source de protéines. Or actuellement, on les utilise surtout pour extraire des stabilisants ou épaississants comme les carraghénanes. Les protéines se retrouvent alors dans la biomasse résiduelle utilisée actuellement pour produire du biogaz. Revaloriser ces protéines serait une réelle opportunité pour les industries de l’ingrédient. Mais aussi, cela permettra de trouver une nouvelle source de protéines végétales dans un contexte de demande croissante.

L’extraction de protéines à partir des algues, une réalité ?

C’est pourquoi les chercheurs de l’Université technique du Danemark ont travaillé sur ce projet en collaboration avec leurs partenaires Cp Kelco, fournisseur d’ingrédients. Ils ont travaillé sur trois variétés d’algues spécifiques. Deux d’entre elles permettent l’extraction protéique à l’aide d’enzymes. Pour la troisième, l’extraction des protéines végétales a été rendue possible par l’exposition à un pH alcalin. Cette étude a demandé un an de travail à l’échelle du laboratoire. Il reste encore à appliquer ces méthodes à un niveau industriel.

Au début du projet, Kelco souhaitait extraire les protéines de la biomasse restante après extraction du carraghénane. Mais le rendement était trop faible. Il a fallu inverser l’ordre d’extraction et trouver des processus permettant d’extraire les protéines tout en conservant la possibilité d’obtenir par la suite du carraghénane de qualité. En réalité, la qualité du carraghénane a même été améliorée puisque l’extraction des protéines élimine la couleur naturelle de l’algue et permet d’obtenir un ingrédient incolore recherché par les clients de Kelco.  

Les protéines d’algues bientôt dans nos rayons ?

Obtenir une nouvelle source de protéines végétales est révolutionnaire. A condition qu’elle soit de haute qualité et que son utilisation dans les produits soit optimale.

On considère une protéine de haute qualité lorsque son profil en acide aminés est bon, qu’elle n’est pas contaminée par les métaux lourds ou les pesticides et si elle n’ajoute pas de mauvais goût au produit. Ce n’est pas encore totalement le cas pour les protéines extraites des algues. L’entreprise Third Wave Nutrition étudie la possibilité d’utiliser ces protéines dans des produits finis.

Quelle suite pour ce projet ?

Le financement du projet arrive à son terme mais d’autres étapes restent nécessaires à la commercialisation de ces protéines. Avant la finalisation en phases tests, il est important d’améliorer la méthode de séparation entre les protéines et le milieu d’extraction ainsi que la purification des protéines extraites. Projet à suivre ! Mais les protéines d’algues pourraient bientôt être intégrées à des matrices alimentaires.

Cet article a été rédigé avec l’aide de Mathilde Mauzé, assistante chef de projet. Merci à elle !

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