L’or blanc perdrait-il de sa brillance ? Les Français ont tendance à bouder le lait de consommation. Le marché affiche un repli de 3,3%, en termes de volume (source CNIEL-IRI 2018). Pourtant en 2016, Kantar Wordpanel révélait que chaque foyer français consommait en moyenne 84 litres de lait sur une année, ce qui plaçait la filière en 2ème position, juste derrière celle de la viande, dans le secteur agroalimentaire.
Le lait de consommation, mais de quoi parle-t-on ? Ce terme désigne une boisson bien particulière caractérisée par deux critères : les traitements physiques (réfrigération, pasteurisation, …) et leur taux de matière grasse (lait écrémé, ½ écrémé ou lait entier).
Tout n’est pas perdu pour le lait ! Evénement, marketing d’influence, labélisation… Du pré à la bouteille, tous les acteurs de la filière se mobilisent pour promouvoir le lait en misant sur la transparence et la qualité des produits.
La journée mondiale du lait, un événement pour faire connaître le lait au grand public
Un événement qui prend de l’ampleur
Tous les ans depuis 2001, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) met le lait à l’honneur lors de la Journée Mondiale du Lait, le 1er juin. Les pays du monde entier organisent, à cette occasion, des manifestations et animations à destination du grand public et des professionnels. Une journée qui prend de l’ampleur chaque année.
Cet événement annuel a été imaginé pour faire connaître tous les aspects de celui que l’on nomme « l’or blanc » : les produits et leurs qualités, les modes de production et de conservation, l’organisation de l’industrie et de la filière laitière, les atouts nutritionnels, l’importance dans l’économie locale, la consommation, etc.
En France, cet événement est organisé par SYNDILAIT en collaborations avec les acteurs de la filière : l’interprofession laitière (CNIEL), SIG COMBIBLOC, TRETA PAK France, PDG Plastiques et SGT France.
Une édition 2019 convaincante
Pour la 6ème édition, le lait est au cœur de la fête en France. Au total, 7 laiteries ont ouvert leurs portes pour accueillir le public qui est venu découvrir les métiers de la filière, parfois inconnus : éleveurs laitiers, chauffeurs ramasseur de lait, … Des visites ludiques et animées, adaptées à tous les âges. On a pu retrouver des démonstrations de recyclage de briques de lait, des simulations de salle de traite, ect. Afin d’y participer, il suffisait de s’inscrire sur le site de SYNDILAIT.
Par exemple, Candia a ouvert les portes de deux de ses laiteries (Laiterie Candia Campbon, Laiterie Candia Awoingt) au grand public. Les visiteurs été invités à suivre le parcours pensé pour découvrir les étapes de fabrication du lait, assister aux témoignages des collaborateurs ou encore, participer à des dégustations.
Une stratégie social media affichant une position RSE
#CeuxQuiFontLeLait
En 2016, le Cniel initie cette campagne de communication avec le concours photos/vidéos « n’oublions pas ceux qui font le lait ». Le but ? Promouvoir la passion des éleveurs laitiers auprès des consommateurs français. Durant un mois, les éleveurs étaient invités à publier sur les réseaux sociaux des photos et vidéos illustrant le lien qui les lie à leurs animaux. Une démarche articulée autour du #CeuxQuiFontLeLait.
Depuis que le Cniel a lancé le #CeuxQuiFontLeLait, cette campagne remporte un franc succès puisqu’en avril 2019 on dénombre 2 300 publications taguées avec le mot-clé. Des photos et vidéos valorisées par l’interprofession laitière au sein même de leur communication. Les professionnels laitiers saisissent cette opportunité pour valoriser leurs métiers et trouvent le moyen de faire de la pédagogie auprès de leur audience. Des conversations s’engagent sur les réseaux sociaux grâce aux producteurs qui répondent aux commentaires quasi-instantanément. Un hashtag qui offre la possibilité de montrer une image contemporaine de l’élevage, notamment en faveur du bien-être animal.
Un graphisme porteur de qualité pour plus de transparence
« Lait Collecté et Conditionné en France »
Vous le connaissez sûrement, le logo « lait collecté et conditionné en France » voit le jour en 2015. Une création initiée par les professionnels français de la filière du lait de consommation liquide, regroupé au sein de Syndilait.
En 2017, ce logo figure déjà sur plus de 60% des contenants proposés dans le commerce.
« Lait Collecté et Transformé en France »
Compte tenu du succès constaté pour le précédent logo, la filière a décidé de décliner celui-ci en inscrivant « lait collecté et transformé en France » afin qu’il puisse s’appliquer à tous les produits laitiers et ainsi élargir le champ de communication auprès du consommateur.
Deux logos complémentaires qui s’inscrivent dans une démarche plus citoyenne et responsable. Un moyen de favoriser une consommation française, en faveur des membres de la filière.
Un cahier des charges précis et une charte d’engagements respectée
Des logos qui viennent illustrer un positionnement plus RSE. En 2016, la filière formalise sa démarche au travers d’une Charte composée de 6 points représentatifs de leurs principaux engagements :
- Des élevages familiaux, bien implantés dans le territoire
- Des animaux sains et en bonne santé
- Des entreprises responsables
- Un lait de qualité
- Des produits sains et adaptés à tous
- Engagement sociétal au service de la collectivité
Conclusion
Les chiffres ne sont pas au beau fixe pour la filière du lait de consommation, néanmoins la situation n’est pas pessimiste. Il semblerait que le lait puisse suivre la même tendance que celle du beurre. Celui-ci décrié il y a quelque temps, l’information relayée autour de ce produit a permis de rendre le consommateur plus averti sur ses bienfaits nutritionnels et donc se réconcilier avec la croissance.