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Pistaches ou grillons, les insectes seront bel et bien dans nos assiettes

Bien qu’il s’agisse d’un phénomène de notoriété croissante, il est nécessaire de relativiser quant à l’utilisation du terme « innovation » lorsque l’on parle d’intégrer les insectes à notre alimentation. A l’heure où 80 % des pays en voie de développement en consomment quotidiennement, la pratique n’a rien de nouveau mais commence seulement à faire son chemin dans les mentalités européennes.

Si vous avez déjà entendu parler du phénomène, vous avez aussi compris que son principal intérêt réside dans la teneur en protéines des insectes, qui les place parmi les meilleurs aliments refuges dans la situation de surpopulation attendue à l’horizon 2050. Mais qu’en est-il dans les faits ?

A titre d’exemple, produire 1 kg de sauterelles requiert 9 fois moins de nourriture animale et produirait 99 % de gaz à effet de serre en moins que la production d’1 kg de viande de bœuf. Cependant, en raison du stade encore précoce de cette filière, les coûts de production sont élevés et ne permettent pas d’atteindre ces rentabilités de production et environnementale idylliques. Micronutris annonce par exemple que pour une même valeur nutritionnelle, les insectes coûtent aujourd’hui sept fois plus que la viande. Une explication à trouver du côté des systèmes de production, qui ont besoin de grandir pour assurer d’importantes économies d’échelles.

A l’apéro ou en farine ? Un autre avantage des insectes est qu’ils sont facilement incorporables à d’autres préparations alimentaires. Ils se prêtent en effet relativement bien à la transformation en poudre ou en farine et l’on peut les imaginer constituer la prochaine base de nos pâtes ou gâteaux maison : de nouveaux champs d’applications industrielles dont il est difficile d’envisager l’étendue. Un avantage considérable pour contourner le blocage typiquement occidental ressenti devant l’insecte alimentaire non transformé.

Fer de lance de la société Micronutris, une consommation responsable et durable est un des principaux arguments du mouvement entomophage. Pionnier européen dès 2011, Cédric Auriol a installé son entreprise dans la région toulousaine où elle fait naître, élève et transforme elle-même ses grillons et vers de farine. Concernant la stratégie de distribution, le fondateur en avait livré les détails lors d’une interview : «Nous avons trois canaux de distribution. Nous vendons des insectes entiers bruts déshydratés aux restaurateurs, traiteurs, chocolatiers. Nous commercialisons des poudres qui deviennent des ingrédients pour biscuits. Nous vendons également sur Internet et bientôt dans des magasins bio ou dans la grande distribution, des petits gâteaux. » En allant faire un tour sur le site de la marque, on découvre rapidement d’autres produits (macarons, chocolats individuels…) qui témoignent de la volonté de lutter contre cette néophobie alimentaire des insectes, l’un des principaux freins à l’essor du marché.

Entre nouvelles curiosités alimentaires et ingrédients aux sérieux potentiels (aliments fonctionnels, régimes particuliers…), les insectes ne seront pas l’une des dix plaies du monde de demain mais peut-être bien la solution à de réelles problématiques économiques, environnementales et sociales. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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