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Politique nutritionnelle : les mesures nationales passent à la vitesse supérieure

Le 28 janvier dernier, dans le cadre de la Stratégie Nationale de Santé, les professeurs Serge Hercberg et Arnaud Basdevant, respectivement responsables du Plan National Nutrition et Santé (PNNS) et du Plan obésité (PO), ont remis à la ministre de la Santé deux rapports contenant des propositions destinées à donner un nouvel élan à la politique nutritionnelle.

  • Du renouveau dans la politique nutritionnelle ?

Les mesures concernant la prévention nutritionnelle visent à être plus efficaces. Parmi une quinzaine de propositions, 3 grandes mesures ressortent :

–          La création d’un score nutritionnel : affiché sous forme d’un logo de couleur sur la face avant des emballages alimentaires et allant du moins favorable au plus favorable, il est établi en fonction du nombre total de calories et des teneurs en sel, graisses saturées et sucres ajoutés. Il permet d’aider le consommateur à mieux équilibrer son alimentation.

–          Une régulation de la publicité pour les aliments ayant les moins bons scores. Le but ? Diminuer la part du marketing dédié aux produits les moins favorables sur le plan de la santé. Comment ? En interdisant la publicité à certaines heures pour certains aliments qui sont au-dessus d’un  seuil donné.

–          La création d’une taxe nutritionnelle : système de « bonus/malus » qui dépendra du score nutritionnel. En effet, les aliments riches en gras, en sucre et en sel sont beaucoup plus accessibles en termes de prix que les aliments de bonne qualité nutritionnelle. L’idée est donc de pénaliser (et non d’interdire) ces « mauvais » aliments par une taxe et de subventionner les autres grâce aux produits de la taxe.

Ces mesures sont mises en place afin de redynamiser le système économique, ce qui améliorerait l’accessibilité aux aliments de bonne qualité nutritionnelle (en partie pour les plus défavorisés). Le but n’est pas de se mettre à dos les industriels (article du 24 avril 2013), mais de les pousser à améliorer leurs produits. Par exemple, selon Serge Hercberg, « la mise en place d’un logo qui facilitera la comparaison entre différents produits en fonction de leur qualité nutritionnelle permettra aussi de valoriser les industriels qui auront fait un effort ».

Remis en même temps au ministère, le rapport du Professeur Arnaud Basdevant souligne l’importance d’intégrer la nutrition dans la prise en charge des maladies chroniques (diabète, cancer…).

  • Privilégier l’accessibilité à une alimentation plus saine

Dans cette même idée, le Conseil économique social et environnemental (CESE) a présenté quelques propositions réglementaires sur la question de l’accès pour tous à une alimentation de qualité, saine et équilibrée :

–          Système de « feux tricolores » afin d’améliorer l’étiquetage des denrées alimentaires

–          Une baisse du prix des produits proches de leur date limite

–          Une réduction du taux de TVA sur les produits alimentaires bruts de première nécessité.

La situation nutritionnelle en France reste tout de même fragile. Face à un accroissement des inégalités sociales de santé dans le domaine de la nutrition, un rafraichissement des mesures du PNNS est de rigueur. Dans certains champs où les mesures incitatives ont atteint leurs limites, la réglementation peut être une solution.  Celle-ci peut permettre en effet d’améliorer la qualité des aliments, de réduire la pression marketing, et de rendre plus accessible l’alimentation. Le ministère osera-t-il franchir ce cap ?

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