La méfiance autour de l’aspartame, l’édulcorant artificiel le plus ancien et le plus utilisé par l’industrie agroalimentaire mondiale, n’a jamais été aussi forte.
Les Marques De Distributeurs comme Système U et Carrefour avaient banni l’aspartame de la formulation de leurs boissons (article du 16 février 2012). Après les distributeurs, c’est plus récemment au tour de Pepsico et d’Orangina Schweppes de s’en séparer. Pepsico va lancer Pepsi Next, un cola contenant 30% de sucre en moins qu’un cola classique où le goût sucré est assuré par de la stévia. Pour en finir avec l’arrière-goût métallique, c’est un autre édulcorant tout aussi faible en calories, le sucralose qui sera utilisé chez Orangina Schweppes. D’ailleurs même Canderel, un des pionniers de l’aspartame, en a fait l’édulcorant phare de sa nouvelle gamme « 100% sucralose ».
Si Système U souhaitait clairement rassurer ses consommateurs et montrer son engagement dans l’innocuité des produits, Orangina Schweppes a refusé de faire le lien entre sa décision et la polémique. Le groupe compte sur le lancement de Schweppes Zéro et de ses cinq parfums pour gagner des points sur le marché des boissons sans calorie, qui ne cesse de reculer depuis trois ans.
Pour autant, l’aspartame ne fait pas bonne figure auprès des consommateurs et la question de son innocuité est sur la table. Actuellement, l’EFSA estime que les données scientifiques publiées sur l’aspartame ne justifient ni un retrait, ni une révision de la dose journalière acceptable. Néanmoins, une consultation publique a été lancée le 8 janvier dernier par l’EFSA dans le cadre de la réévaluation de l’aspartame. Le compte-rendu définitif est attendu en mai pour statuer ou non sur l’innocuité de l’aspartame.
En attendant, industriels et consommateurs se tournent de plus en plus vers des substituts naturels de sucre comme la stévia, le sirop d’agave ou encore le sucre de bouleau (article du 9 mai 2012).
