Selon une étude TNS commandée par GNT, 53 % des Européens et 64 % des Américains procèdent à une lecture critique des étiquettes avant d’acheter un produit [1]. Yuka est l’application de notation des aliments qui a transformé cette habitude fastidieuse est un réflexe ludique et pédagogique. Depuis son lancement en janvier 2017, elle compte plus de 8,5 millions d’utilisateurs, 2 millions de produits scannés chaque jour et 450 000 produits alimentaires répertoriés. L’ampleur du phénomène est telle que les marques sont mises à nu devant un consommateur qui n’a jamais eu autant de pouvoir. Le pouvoir de faire pression sur les marques pour améliorer l’offre alimentaire. Une démarche un peu rude et brutale, mais un mal pour un bien.
Alors en tant qu’entreprise agroalimentaire, comment réagir ? Quelles stratégies mettre en place pour améliorer votre image sur ET au-delà de Yuka ?
Retravaillez vos produits pour améliorer vos notations
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Rappel sur le système de notation Yuka
Pour rappel, les produits alimentaires sont notés par Yuka selon 4 grades : Excellent, Bon, Médiocre et Mauvais. Cette note est issue d’un algorithme croisant la qualité nutritionnelle (60 %), la présence d’additifs (30 %) et la dimension biologique (10 %). Le volet qualité nutritionnelle est fondé sur les bases du Nutri-Score, ce qui signifie la prise en compte des calories, des sucres, du sel, des matières grasses saturées, des protéines, des fibres et des fruits & légumes. Nous avons fait le travail de répertorier les questions auxquelles il vous faudra répondre pour améliorer vos résultats sur Yuka, et donc les produits que vous mettez à disposition des consommateurs.
Doit-on améliorer la quantité ou la qualité des matières grasses ?
Tout dépend des produits. Concernant les corps gras, il s’agit d’améliorer la qualité puisque c’est un ratio acides gras saturés / acides gras totaux qui est pris en compte. Pour cette raison, le beurre sera toujours mal noté. En revanche, pour les autres produits, il s’agit d’améliorer la quantité de matières grasses.
Faut-il supprimer l’huile de palme ?
Oui et non. Cet effort ne sera pas pris en compte par Yuka sur le plan environnemental, puisque l’application ne s’intéresse qu’à l’impact des aliments sur la santé. Néanmoins, l’huile de palme contenant 49 % d’acides gras saturés [2], la supprimer de vos recettes vous permettra d’améliorer votre note sur la qualité nutritionnelle.
Comment diminuer la quantité de sucres ?
La quantité de sucres est l’une des composante de la note portant sur la qualité nutritionnelle. Votre démarche devra donc être : soit de réduire purement et simplement la teneur en sucres du produit fini, soit de remplacer une partie des sucres par des substituts. Mais attention à sélectionner des substituts d’origine naturelle et non des ingrédients pouvant être considérés comme des additifs, sous peine de dégrader votre note sur le critère additifs. Voici quelques exemples :
- le sucre de caroube dont la teneur énergétique n’est que de 22 kcal / 100 g car il apporte des fibres
- le sucre de fleur de coco comme l’ont fait Les Céréales du Goût dont nous vous avons parlé la semaine dernière
- les sirops de céréales telles que l’orge
- les « nouvelles farines » qui apportent des sucres simples et complexes
- …
Dois-je augmenter la quantité de fibres ?
Oui, car elle entre en compte dans la notation Nutri-Score. L’un des moyens est d’augmenter la proportion de céréales complètes. L’autre est d’augmenter la quantité de fruits et légumes, et dans ce cas, vous optimiserez 2 critères en une seule action : les fibres et la teneur en fruits & légumes. Exemple de modification de recettes : ajouter une purée de fruit (ou de légume !) dans une recette de pâtisserie / snack sucré.
Que faire avec les additifs ?
Cet item est parmi les plus complexes à optimiser. En effet, votre recette contient peut-être des additifs en quantités moindres, voire inférieures aux seuils dommageables pour la santé, mais l’application Yuka vous pénalisera quand même. Exemple avec le phosphate de calcium, ajouté à certaines recettes pour les enrichir en calcium. Il vous faudra alors chercher un calcium d’origine naturelle, comme le calcium extrait du lithothamne.
Avoir un bon Nutri-Score est-il pris en compte dans Yuka ?
Par définition oui, puisque la note portant sur la qualité nutritionnelle s’appuie sur le cahier des charges Nutri-Score. Si vous avez déjà fait le choix d’apposer le Nutri-Score sur vos packs, vous avez probablement réfléchi à l’optimisation de vos recettes. Ainsi, cela constitue un premier pas pour améliorer vos résultats sur Yuka. Si vous vous interrogez sur la mise en place du Nutri-Score, vous pouvez télécharger le support de notre webinar dédié à cette thématique.
Comment savoir si Yuka possède les bonnes valeurs nutritionnelles pour mon produit ?
Commencez par vous assurer que les valeurs nutritionnelles figurant sur vos packs sont justes et mises à jour. Si vous vous apercevez d’une erreur dans l’application Yuka, contactez le service client pour faire la mise à jour. Vous pouvez aussi faire votre mise à jour dans Open Food Facts, cette base de donnée open source que Yuka utilise.
Travaillez des stratégies nutritionnelles annexes à Yuka
Le clean et le clear label
Le clean label correspond à l’absence d’additifs dans une recette, et c’est ce que note Yuka. Mais vous pouvez aller plus loin en travaillant le clear label. Il s’agit de simplifier complètement vos recettes en travaillant des recettes dont la liste d’ingrédients est courte, reconnaissable et compréhensible. En somme, des ingrédients que le consommateur a dans sa cuisine. Cette démarche a émergé dans l’univers des plats cuisinés avec Marie, et Fleury Michon se positionne aujourd’hui fortement sur le sujet. Dans l’univers des snacks, RXBAR affiche sa liste d’ingrédient en front pack.
Les portions
Les portions sont le cheval de bataille de Nestlé. Le géant agroalimentaire diffuse des supports pédagogiques sur ce thème depuis plusieurs années. Et en effet, il s’agit d’un axe pédagogique pertinent pour améliorer les consommations alimentaires des aliments gras ou sucrés par nature. Sachant, qu’a priori, ces aliments seront mal notés sur Yuka, faire de la pédagogie sur les portions à consommer représente une démarche intelligente.
Une démarche durable
Pourquoi ne pas améliorer la durabilité du sourcing de vos ingrédients ? Notre dernier podcast traite de ce sujet ô combien d’actualité. Ou encore miser sur les emballages comestibles. La protection de l’environnement devient une préoccupation de taille lorsqu’il s’agit de choisir un aliment. Aujourd’hui, 71 % des consommateurs affirment qu’ils cesseraient d’acheter une marque si elle n’était pas en adéquation avec leurs valeurs [3].
Les labels
Les labels ont un effet encore plus immédiat que celui des applications puisqu’ils sont directement apposés en front pack. En ce moment, le label Ferme France fait beaucoup parler de lui. En effet, il regroupe de nombreux critères jusqu’à présent évalués par des labels distincts. Obtenir une bonne note via ce label signifie avoir conjugué santé, environnement, bien-être animal,…, ce qui va bien au-delà d’une bonne note sur Yuka.
[1] Etude TNS commandée par GNT, réalisée auprès de 5 000 personnes, publiée en 2015. [2] Source Ciqual. [3] Oeko-Tex ®, 2017.
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