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marketing alimentaire pour les enfants

Réglementation du marketing alimentaire : un travail de lutte contre le surpoids et l’obésité de l’enfant

Une stratégie marketing qui séduit les enfants

Les enfants sont aujourd’hui particulièrement exposés à des messages commerciaux faisant la publicité d’aliments souvent riches en sucre, en sel et en graisses, et n’apportant que des calories vides. On retrouve souvent des emballages attirants, des personnages animaliers ou des mises en scène destinées à séduire les enfants. Ceux-ci représentent une cible de choix pour les entreprises de l’agroalimentaire. L’enfant représente en effet un futur consommateur adulte, qui, fidélisé dès son plus jeune âge, poursuivra dans ses habitudes de consommation. Les associations de consommateurs et les associations de santé publique soulignent l’influence négative du marketing sur les préférences alimentaires des enfants. On constate que les dépenses alimentaires des plus jeunes sont majoritairement consacrées aux aliments déséquilibrés : 50 % des dépenses des 8-12 ans sont en effet consacrées à l’achat de confiseries au chocolat, de chewing-gum et de bonbons (Consojunior, 2010). Un encadrement juridique est donc nécessaire pour protéger leur santé.

La Stratégie Nationale de Santé 2018-2022 prévoit de « limiter l’influence de la publicité et du marketing alimentaire sur les enfants en les réglementant et de recadrer la promotion des marques associées à des aliments peu favorables au plan nutritionnel ». Un rapport de l’OMS publié en octobre dernier montre que les réglementations existantes au sujet du marketing alimentaire auprès des enfants sont insuffisantes. Les enfants continuent donc à être exposés à des messages commerciaux ciblés sur des produits riches en sucre, en sel et en graisses. De plus, la consultation par les enfants de nouveaux médias (Internet, réseaux sociaux, jeux vidéos sponsorisés…) complique grandement les politiques mises en place pour protéger les enfants face au marketing.

Un travail continu sur la réglementation du marketing alimentaire

Dans le PNNS 3 (2011-2015), il est indiqué que « les données scientifiques soulignent que la publicité alimentaire télévisée contribue à favoriser la consommation accrue de produits riches en sucre, en graisse et en sel. L’exposition de l’enfant et des populations vulnérables aux publicités a un impact sur les préférences et les choix alimentaires, le grignotage, les connaissances et l’état nutritionnel ».

Pour l’OMS, la réglementation du marketing alimentaire à destination des enfants est une composante majeure des stratégies de lutte contre le surpoids et l’obésité infantiles. Le rapport constate qu’environ la moitié des 53 pays de la région européenne de l’OMS ont pris des mesures pour limiter le marketing d’aliments riches en sucres, en sel et en graisses auprès des enfants. Certains pays ont adopté des règles contraignantes qui restreignent le marketing de ce type d’aliments dans certains médias, à certains moments. Cependant, de nombreux pays n’ont toujours pas pris de mesures et l’on constate encore dans la majorité des cas, une auto-réglementation des secteurs de l’alimentation et de la publicité.

enfant obèse devant la télé

Dans les rayons du supermarché, on voit souvent sur les emballages des produits préférés des enfants des personnages qui attirent beaucoup les plus jeunes. On les trouve notamment sur les biscuits, les bonbons ou les céréales du petit-déjeuner. Cette stratégie marketing est jugée dangereuse par le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) qui a lancé une campagne visant à mettre fin à l’utilisation de ces personnages sur les emballages et dans les publicités. D’après l’OMS, il existe un lien entre l’obésité infantile et la publicité pour des aliments très sucrés et gras.

Selon l’étude ESTEBAN 2014-2016 réalisée par Santé publique France sur la corpulence, le nombre d’enfants en surpoids est estimée à 17 % chez les 6-17 ans en 2015 dont 4 % d’obèses.  Selon l’OMS, le nombre d’enfants entre 0 et 5 ans en surpoids ou obèses dans le monde a augmenté, passant de 32 millions en 1990 à 41 millions en 2016.

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Des effets nocifs attestés et des pays qui n’appliquent pas les recommandations de l’OMS

En 2010, l’Assemblée Mondiale de la Santé a approuvé un ensemble de recommandations relatives à la commercialisation de boissons non alcoolisées et d’aliments destinés aux enfants. Ces recommandations invitent les pays à alléger la pression publicitaire sur les enfants pour les aliments et boissons à forte teneur en énergie, transformés et à teneur élevée en sucres, sel et graisses.

Le rapport encourage les pays à se pencher sur différents points :

  • Les enfants sont en exposés au marketing par de nombreux procédés (sphère numérique, présentoirs de produits…). Les pays doivent donc envisager plus globalement la réglementation du marketing de ce type d’aliments, et pas seulement la publicité télévisée.
  • La réglementation existante ne vise généralement qu’à protéger les enfants jusqu’à un certain âge (habituellement 12 ou 13 ans).
  • Les pays doivent réussir à établir des systèmes qui définissent les aliments peu sains en fonction de leur qualité nutritionnelle. Une catégorisation des aliments est nécessaire pour déterminer les aliments qui ne doivent pas faire l’objet d’un marketing auprès des enfants.
  • Une collaboration et une harmonisation sont nécessaires au niveau mondial pour lutter contre le problème du marketing d’aliments dans les médias numériques.

Les acteurs de l’agro-alimentaire tendent à contester le rôle du marketing alimentaire dans le développement de l’obésité infantile. Selon eux, elle résulte d’un manque d’activité physique et de comportements alimentaires inadaptés.  En France, le dispositif de lutte contre l’obésité et le surpoids s’appuie en grande partie sur des mesures incitatives, et l’engament des industriels reste donc volontaire. Le désaccord de certains industriels envers les constatations faites sur l’impact du marketing alimentaire impacte donc l’efficacité des mesures instaurées.

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