Cette réflexion, le Nutrition Index l’a déjà concrétisée. De quoi s’agit-il ? C’est un classement mondial des entreprises agroalimentaires, publié par l’Access To Nutrition Foundation. Découvrez quelles entreprises figurent en tête de liste et les 7 points majeurs sur lesquels elles doivent encore travailler !
Qu’est ce que l’Access To Nutrition Foundation (ATNF) ?
Cette fondation, basée aux Pays-Bas, souhaite faire évoluer l’engagement nutritionnel des entreprises agroalimentaires à l’échelle mondiale. Elle monitore et évalue leurs activités et publie un rapport détaillé tous les 2 à 3 ans. Son objectif : offrir une meilleure alimentation à la population, qui souffre tant de la problématique du surpoids que de celle de la dénutrition / malnutrition. Les entreprises agroalimentaires étant de plus en plus présentes partout dans le monde, leur rôle face à cette cause est immense. L’ATNF est par ailleurs convaincue que les entreprises qui investiront en nutrition sont celles qui perdureront dans le temps.
Il est bon de noter que l’ATNF possède ses propres soutiens, sans qui elle ne pourrait exister :
- La Bill & Melinda Gates Foundation,
- Le Ministère néerlandais des affaires étrangères.
Le classement Nutrition Index 2018
En octobre 2018, l’ATNF a donc publié son 3ème rapport (le 1er date de 2013 et le second de 2016). Et c’est Nestlé qui arrive en 1ère position, en prenant la place
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d’Unilever. Parmi le top 10 du classement, Mondelez, Mars et PepsiCo ont reculé d’une place pour céder la 4ème place à FrieslandCampina. Ce dernier est une coopérative laitière néerlandaise : qu’a-t-elle bien pu faire pour obtenir la meilleure progression ?
- La juste rémunération des producteurs ainsi que pour la production d’un lait « durable »,
- La mise en place un système de profils nutritionnels sur ses produits,
- La rédaction de conseils nutritionnels sur son site internet,
- Et bien sûr, elle a communiqué toutes ces informations à l’ATNF. Car, oui, la transparence fait partie du système de notation.
Sur quels critères se base le Nutrition Index ?
Le nutrition index s’appuie sur 7 critères :
- A (12,5 % du score) : l’engagement corporate en nutrition
- B (25 % du score) : la qualité nutritionnelle des produits
- C (20 % du score) : l’accessibilité
- D (20 % du score) : le marketing
- E (2,5 % du score) : l’amélioration des modes de vie
- F (15 % du score) : l’étiquetage
- G (5 % du score) : l’engagement
Par ailleurs, dans le Nutrition Index 2018, 3 grandes nouveautés ont été mises en place :
- Un focus détaillé sur 9 zones du monde : Australie, Chine, Inde, Hong Kong, Mexique, Nouvelle Zélande, Royaume-Uni, Etats-Unis et Afrique du sud. Vous constaterez que l’Europe n’est pas répertoriée.
- L’intégration d’un classement des produits en fonction de leur composition nutritionnelle (sucres, sel, matières grasses notamment)
- L’évaluation de la conformité des principaux fabricants de laits infantiles aux bonnes pratiques quant à la promotion de l’allaitement maternel. En voici la liste : Abbott, Danone, FrieslandCampina, Kraft Heinz, Nestlé et RB/Mead Johnson Nutrition.
Le Nutrition Index fait progresser les entreprises… mais elles affichent encore 7 points faibles !
Que ce soit grâce au Nutrition Index, ou parce que les entreprises agroalimentaires sont de plus en plus sensibles à la cause nutritionnelle, l’offre alimentaire a évolué positivement entre 2016 et 2018. Par exemple, Nestlé (1er du classement) obtient une note de 6,8/10 vs 6,4/10 pour Unilever en 2016. En 2018, ce sont 9 entreprises qui ont un score supérieur à 5 alors qu’elles n’étaient que 2 en 2016.
Cependant, la route est encore longue et l’ANTF a répertorié 7 points sur lesquels les entreprises agroalimentaires sont les moins performantes :
- Une amélioration nutritionnelle complète, à l’échelle de toute une gamme ou de tout un groupe. Parmi les 23 000 aliments et boissons répertoriés, seuls 1/3 peuvent être considérés comme sains d’après leurs teneurs en sel, sucres et matières grasses.
- L’accessibilité à des produits sains et de qualité. Nous parlons donc ici du prix.
- Un marketing responsable, notamment vis-à-vis des enfants.
- La mise en place de campagnes nutritionnelles auprès des employés et des consommateurs.
- Le soutien de l’allaitement maternel.
- Un étiquetage nutritionnel clair, tel que le Nutri-Score.
- L’engagement contre les maladies chroniques, dont le surpoids et l’obésité.
C’est pourquoi dans la préface du rapport 2018, Inge Kauer (Directrice exécutive de l’ANTF) a exhorté les entreprises agroalimentaires a fait plus d’efforts. Car ce sont 23 % des enfants de moins de 5 ans qui souffrent de dénutrition, et 6 % de surpoids. L’ATNF démontre avec ce rapport qu’il est possible de faire de la nutrition sociale, c’est à dire mettre l’industrie au profit de la santé publique.
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