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Côté plateaux repas : révolutionner l’offre alimentaire pour les personnes hospitalisées

Les soignants et les patients se plaignent des services offerts en centres hospitaliers comme le montre le mouvement récent qui ne manque pas d’humour #BalanceTonHosto. Parmi les sujets au cœur du débat se trouve celui des plateaux repas. Améliorer la qualité, voire même adapter les menus aux patients et à leurs problématiques, semblent être des ajustements bénéfiques pour l’accompagnement dans la voie de la guérison. Et pourtant, cela ne devrait pas nécessairement demander une hausse des coûts.

Balance ton hosto

Afin de faire un état des lieux, LaNutrition a lancé il y a tout juste un mois une enquête dans le but de recenser en photographies l’apparence et la composition des plateaux repas dans les hôpitaux.

Au niveau des politiques publiques : le projet « Repas à l’hôpital », porté par le député Frédéric Descrozaille, sera expérimenté entre avril 2019 et juin 2020. 3 hôpitaux sont en train d’être sélectionnés parmi les 40 candidats; ils devront proposer des plateaux de qualité supérieure pour voir l’influence sur la guérison. L’objectif est triple : réduire le gaspillage alimentaire, améliorer la qualité de vie des malades pendant leur séjour à l’hôpital et lutter contre la dénutrition.

Plus de qualité, moins de gaspillage

Selon le député, 40 % des repas finissent à la poubelle, ce qui correspond à environ 150 grammes d’aliments par repas. Le chiffrage devient donc important à l’échelle d’un hôpital : à l’Hopîtal Necker de Paris, 30 tonnes de nourriture sont jetées chaque année.

Améliorer la qualité des plats permettrait de limiter les frais liés à ce gaspillage. C’est pourquoi le coût d’un plateau optimisé ne serait pas si supérieur à celui actuel. Aujourd’hui il coûte entre 1,35 € et 1,80 €. Le projet du député Val de Marne permettrait d’attribuer 0,15€ de plus par plateau pour en garantir sa qualité.

Comment améliorer la qualité du repas à l’hôpital ?

La plupart des hôpitaux proposent des repas standardisés, commandés sur une centrale d’achat et réchauffés au micro-ondes. Certaines démarches déjà en places permettent à des diététiciennes d’adapter le menu, ou des commandes de produits de qualité supérieure (biologiques notamment) et/ou locaux.

La plus belle démarche est sûrement le projet « Repas Toqué » mené par l’association Princesse Margot et accompagné par le chef Grégory Cohen. Ce programme  propose des repas à des jeunes hospitalisés à Saint-Louis AP-HP. Les patients peuvent choisir le menu qui leur sera servi dans une « vraie » assiette dressée à la place d’une barquette, sur un plateau coloré réchauffé sur un chariot chauffant plutôt que dans micro-ondes. Des petits détails qui pourraient paraître anodins mais qui jouent sur l’envie de manger, l’ouverture de l’appétit et donc la consommation du repas en entier par le patient. Les résultats de cet essai pilote sont déjà positifs, des patients ont retrouvé l’appétit.

plateaux repas toqué

 

Le CNA (Conseil National de l’Alimentation) a effectué quelques recommandations sur l’alimentation en milieu hospitalier en Juillet 2017. Il s’agit selon eux de repenser et de revaloriser les repas à l’hôpital dans le but de « de reconnaître le patient comme un citoyen responsable de ses choix et de ses modalités de consommation et de penser l’alimentation comme un vecteur d’hospitalité à l’hôpital ». (Résumé de l’Avis)

En se nourrissant mieux, au-delà de l’aspect psychologique, les patients préviennent également les carences et la dénutrition. Tandis que les repas habituels apportent dans la journée environ 1700 kcal, le but est d’atteindre 2500 kcal et de limiter la prise de compléments alimentaires, représentant un budget important pour les hôpitaux.

Les plateaux repas pour lutter contre la dénutrition

Plus savoureux mais aussi plus nutritifs : c’est ce que l’on attend des plateaux repas aujourd’hui. Selon les chiffres du Collectif de Lutte contre la Dénutrition, 30 à 40 % des personnes adultes et 15 % des enfants hospitalisés souffrent de dénutrition. Une problématique qui naît au cours de l’hospitalisation en particulier chez les personnes âgées (35 % d’entre elles) ou chez les personnes sous traitement qui perdent le goût (comme les personnes touchées par le cancer).

Et l’offre produit en nutrition clinique dans tout ça ?

Le marketing s’adapte comme en témoigne la dernière publicité pour le yaourt brassé Délical de Lactalis. Un packaging et un visuel proches de celui des produits classiques Force + par exemple. Un produit qui semble plus proche de l’alimentaire que de la nutrition clinique.

L’alimentation dans le domaine hospitalier est soumise à des contraintes fortes tant du point de vue du cahier des charges (aliments cuits à plus de 63°…) que des besoins de chaque patient. Avec un assouplissement de ce cahier des charges, on peut envisager des repas différents selon qu’ils s’adressent à des patients en séjour court, des personnes âgées dénutries ou des malades chroniques. Une réflexion semble être pertinente afin de surpasser les enjeux logistiques et de mettre la puissance de la nutrition personnalisée au service de l’accompagnement des patients vers la guérison dans les hôpitaux.

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