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Où en est-on de l’étiquetage nutritionnel en Europe ?

Bien que les industriels multiplient les efforts pour faciliter la compréhension des étiquetages nutritionnels auprès des consommateurs, des progrès restent encore à faire.

Une étude réalisée par Mintel en février 2015 sur 1500 consommateurs révèle que 1/3 des personnes considèrent que la mention d’un bénéfice santé n’est qu’une excuse pour l’industriel pour augmenter les prix. Seulement 7 % des personnes interrogées croient aux allégations santé. Ces chiffres alarmants prouvent à quel point la situation est critique.

 

  • L’étiquetage nutritionnel : une affaire européenne avec le règlement INCO

En  2006, l’Union Européenne s’était déjà penchée sur la question en proposant le règlement INCO. L’objectif était alors de pouvoir renseigner le consommateur sur la composition nutritionnelle des produits en rendant obligatoires les mentions suivantes : la valeur énergétique, les matières grasses (dont acides gras saturés), les glucides (dont sucres), les protéines et le sel. Depuis le 13 décembre 2014, les produits qui présentent un étiquetage nutritionnel volontaire doivent se plier à ce règlement, qui entrera définitivement en vigueur le 13 décembre 2016 pour la totalité des produits.

Ces tableaux nutritionnels permettront aux consommateurs de comparer les aliments entre eux pour ces nutriments. Néanmoins, un consommateur peu averti sur les besoins nutritionnels quotidiens pourra difficilement évaluer la qualité nutritionnelle de l’aliment.

 

  • Vers un nouveau profil nutritionnel européen ?

L’Union Européenne souhaiterait donc mettre en place un système d’étiquetage nutritionnel clair et facilement compréhensible par tous les consommateurs. Malheureusement, ce projet est encore source de polémique entre les états membres et aucun accord n’a pour l’instant été conclu. Dans l’attente de cet accord, l’Europe autorise donc chaque pays à choisir son propre système d’étiquetage.

Le Royaume-Uni a opté pour un système de feux tricolores (vert, jaune, rouge) depuis 2006. Pour chaque aliment, une couleur est attribuée aux nutriments suivants : lipides, graisses saturées, glucides et sel. La Norvège et le Danemark classent les aliments selon une valeur seuil fixée pour chaque nutriment (matières grasses, sucre, sel…) au sein de chaque famille d’aliments. L’office régional européen de l’OMS et l’EFSA préconisent une classification regroupant les modèles nordiques.

En France, Serge Hercberg a proposé au gouvernement en 2014, de classer les aliments selon la composition nutritionnelle avec un code couleur représentant 5 catégories. Bien que soutenu par  les associations de consommateurs et le gouvernement lui-même, ce système n’a pas encore été validé par le gouvernement français, laissant donc pour l’instant libre choix aux industriels. Ainsi, Intermarché a opté pour un système similaire, appelé Nutripass. A l’inverse Carrefour a choisi un profil nutritionnel basé sur la fréquence de consommation. Ce système est celui actuellement soutenu par la Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution qui représente la grande majorité des grandes distributions françaises. Contrairement au système précédent, il ne stigmatiserait pas les produits et ne risquerait pas d’entraîner une culpabilité du consommateur lorsque l’aliment a une pastille rouge.

Bien que la mise en place d’un nouveau profil nutritionnel soit un projet coûteux pour les industriels, il permettrait de faire preuve de davantage de transparence et de rassurer les consommateurs. Ce pourrait donc être un moyen de regagner leur confiance. L’adoption d’un nouveau profil nutritionnel par le gouvernement français mais également en Europe est donc une affaire à suivre de très près…

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