La nouvelle édition de Probiota, 2 journées d’information et d’échanges sur les probiotiques, s’est tenue à Amsterdam début février. C’était l’occasion de faire le point à la fois sur le marché mondial et les nouvelles régions porteuses mais aussi sur les dernières avancées scientifiques et technologiques. Sujet incontournable et omniprésent de ces conférences : le contexte réglementaire. Retour sur les grandes lignes de ces symposiums :
- Un marché porteur
Le marché des probiotiques (aliments fonctionnels, compléments alimentaires et ingrédients) a été estimé à 23,4 milliards d’euros en 2013 et devrait atteindre les 36 milliards en 2018. Globalement l’hémisphère sud connait une croissance importante (+ 15 % en moyenne en 2013) et les années à venir devraient conforter cette tendance.
Si certaines régions ont le vent en poupe comme l’Amérique Latine et l’Asie du Sud-Est, l’Europe reste en retrait. Un déclin de 4,5 % est attendu entre 2013 et 2018 pour les yaourts aux probiotiques. En plus d’un contexte réglementaire peu favorable, la montée de nouvelles catégories de yaourts comme les yaourts à la grecque peut expliquer ce ralentissement. Quant aux compléments alimentaires, une croissance de seulement 5 % est estimée pour la même période.
- Les nouveaux champs d’application
La science n’est pas en reste puisque les études se multiplient et s’attachent à de nouveaux champs d’application et de nouvelles promesses santé comme la santé bucco-dentaire, l’obésité, l’humeur, la nutrition sportive ou encore l’alimentation infantile. On a noté également que les probiotiques intéressaient de plus en plus les acteurs de la cosmétique.
- Faire face au contexte réglementaire
Ces conférences furent également l’occasion d’aborder le grand challenge de cet ingrédient : l’absence de réglementation favorable. Des acteurs se mobilisent et unissent leur forces comme la Global Alliance of Probiotics qui regroupent quelques grands acteurs des probiotiques : Chris Hansen, Danone, Dupont, Yakult, Probi, Lallemand et Valio. Leur objectif ? Engager un dialogue constructif avec l’EFSA pour monter un dossier en accord avec leur demande. Pour Lallemand Health Solutions, le dialogue avec la Natural Health Products Directorate, l’équivalent de l’EFSA au Canada, a été la clé du succès pour l’obtention de ces 5 allégations de santé (article du 25 mars 2013).
D’autre part, ce frein est devenu un moteur de nouvelles stratégies de communication. Créée il y a 2 ans en Belgique, l’European Scientific League Probiotics (ESLP) a développé un label qualité pour crédibiliser les probiotiques vendus en pharmacies. Pour communiquer indirectement auprès des consommateurs, l’organisme a mis parallèlement en place une plateforme d’éducation des pharmaciens sur les probiotiques.
En tout cas une chose est sûre : tous les acteurs présents à Probiota 2014 sont convaincus qu’au moins une allégation santé sur les probiotiques sera autorisée dans les années à venir… Qui prend le pari ?
