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Etude Nutri-Bébé : les habitudes alimentaires des tout-petits pointées du doigt

Menée par le Syndicat Français des Aliments de l’Enfance auprès de 1188 mères de bébés âgés de 15 jours à 3 ans, l’étude Nutri-Bébé, publiée en novembre 2013, dévoile des résultats préoccupants. L’enquête, axée sur le comportement alimentaire de la maman vis-à-vis de son bébé, révèle notamment une tendance à s’éloigner des recommandations nutritionnelles des pédiatres, et ce dès l’âge de 1 an.

  • 1/3 des moins de 3 ans mangent devant un écran

Le chiffre est inquiétant : 29% des 0-3 ans mangeraient devant un écran (tablette, ordinateur, télévision). Or, « la télévision à table a des répercussions du poine de vue alimentaire », précise le pédiatre Alain Bocquet. Outre l’altération de la convivialité des repas, si importante à cet âge, la prise de repas devant la télé entraîne une alimentation excessive et non contrôlée, car l’enfant avalerait machinalement, sans savourer son repas. Qualitativement comme quantitativement, le résultat est néfaste : la ration calorique serait involontairement augmentée de 20%, et l’enfant perverti dans l’acquisition du goût et des saveurs. Cette tendance serait liée à une dédramatisation des parents de l’alimentation, et à une tolérance plus grande face aux désirs de leurs enfants. Ainsi, près de la moitié des mères déclare ne pas insister quand leur enfant refuse de consommer un aliment, et 30% seulement le re-proposent à leur enfant.

  • Des aliments inadaptés et introduits trop tôt

Autre fait préoccupant : le repas apporté à Bébé n’est pas toujours adapté à son âge. Jusqu’au premier anniversaire, les recommandations nutritionnelles des pédiatres sont suivies consciencieusement par les mamans. Ensuite, beaucoup de parents, pris par des contraintes professionnelles et personnelles, cherchent à se simplifier la vie et donnent à l’enfant ce qu’il réclame. 64% des familles servent à leur enfant de moins de 3 ans le même plat que le reste de la famille. Or, jusqu’à ses 3 ans révolus, l’enfant a des besoins nutritionnels spécifiques, qui sont loin d’être les mêmes que ceux d’un adulte.

Résultat de cette habitude parentale : tandis que les spécialistes déconseillent les fritures et graisses cuites, nocives pendant la petite enfance, les produits à base de pomme de terre frites sont introduits très tôt, entre 8 et 11 mois (contre 10 mois en 2005). 1/3 des enfants de moins de 3 ans en consommeraient au moins une fois par semaine.

  • Encore trop de boissons sucrées et de lait de vache

Côté boissons, sirops, jus de fruits non spécifiques et sodas sont couramment consommés pour une importante partie des moins de 3 ans. 23% d’entre eux consommeraient des sodas au moins une fois par semaine. De plus, une majorité de pédiatres recommande de donner du lait de croissance jusqu’à 3 ans, car il couvre les besoins nutritionnels que la diversification alimentaire seule ne peut satisfaire. Pourtant, le lait de vache continue à être donné aux enfants de plus d’un an, alors qu’il prive l’enfant de 50% de l’apport lipidique recommandé.

Ainsi, même en 2013, les besoins nutritionnels spécifiques des tout-petits sont encore mal connus des parents. Un constat inquiétant mais pas irrémédiable. Pour cela, une communication adaptée et impactante doit être réalisée sur ces thèmes. « A chacun sa portion », la brochure lancée par Nestlé (article du 12 décembre 2013), est un exemple intéressant d’initiative que pourraient adopter les acteurs de l’alimentation infantile pour sensibiliser de manière optimale les jeunes parents.

Un second volet de l’étude, plus axé sur les apports nutritionnels des bébés, sera rendu public au printemps 2014. Résultats à suivre…

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